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Affichage des articles du décembre, 2016

Vienne, 18 mars 1784 : concert de Nancy Storace au Burgtheater

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A la fin de sa première saison viennoise, le 18 mars 1784, Nancy Storace prend son concert à bénéfice. Ces concerts ne sont autorisés qu’en période de Carême, lorsque les théâtres ferment leurs portes. C’est un privilège de pouvoir en donner, car ces concerts sont en général très rémunérateurs pour le ou la bénéficiaire. Il s’agit d’une représentation (ou d’un concert) dont le produit est abandonné par le théâtre au bénéficiaire, théâtre déduisant généralement de la recette les frais d’occupation du lieu. Ce dernier organise entièrement la représentation, le programme, vends lui-même les billets et s’occupe de la publicité. Certains interprètes se rendent réciproquement service en se produisant gratis pour leurs collègues. Il n’est donc pas étonnant de voir programmés deux musiciens proches de la cantatrice : son ami irlandais Michael Kelly , et le violoniste et compositeur anglais John Abraham Fisher , ami de Stefano Storace, le père de Nancy. Grâce à l’annonce (cert

1786 - Première des Nozze di Figaro : "l'opera m'ennuya"

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Johann Karl Christian Heinrich von Zinzendorf und Pottendorf (1739-1813) , commença d’écrire quotidiennement son journal depuis l’âge de huit ans, et le tint jusqu’à sa mort. On conserve ainsi un riche ensemble d’avis et notations diverses sur la vie politique et sociale de Vienne, ainsi que sur ses diverses activités sociales… Soirées au théâtre et à l’opéra, tant dans les théâtres publics que privés, concerts dans les salons de l’aristocratie et théâtre amateur, ces divertissements aristocratiques auquel il était convié sont bien représentés dans son journal et offrent un panorama parfois détaillé de ses activités mondaines.

John Braham (1774/7-1856), ténor et compagnon de Nancy Storace (2/2)

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Portrait par John Opie (R.A.) ( Source ) La première partie de cette biographie se trouve ICI . Reconnu comme l’un des plus grands artistes de son temps, le ténor John Braham (1774/7 ?-1856) , fut le compagnon de Nancy Storace entre 1796-1797 et 1815. Voici quelques éléments complémentaires sur sa vie professionnelle et privée, après le départ à la retraite de Nancy Storace, à la fin de la saison 1807-1808. John Braham en Prince Orlando (dans The Cabinet ) Gravure coloriée (1802) (Conservée à la National Portrait Gallery , Londres) Les années de triomphe (1809-1836) John Braham fait partie de la troupe de Drury Lane de 1805 à la saison 1814-1815. Il poursuit sa carrière de compositeur avec False Alarms , en collaboration avec King (3 janvier 1807), Kais , en collaboration avec Reeve (11 février 1808), The Devil’s Bridge (10 octobre 1812) et Narensky (11 janvier 1814). Affiche pour The Devil’s Bridge, à Birmingha

John Braham (1774/7-1856), ténor et compagnon de Nancy Storace (1/2)

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L’un des plus grands artistes de son temps, le ténor John Braham (1774/7?-1856) , fut le compagnon de Nancy Storace entre 1796-1797 et 1815. Aquarelle de Samuel De Wilde (1819) (Conservée à la National Portrait Gallery , Londres) Origines et jeunesse de John Braham La date de naissance de John Braham est encore sujette à débat, tout comme ses origines familiales, mais la date de 1774 a été avancée par le musicologue David Conway, avec des arguments très convaincants. Braham a souvent été présenté comme étant le plus jeune enfant de John Abrahams, un juif allemand et de son épouse Esther Abrams (décédée après 1798) ; il aurait donc été le frère ou le cousin de la fratrie Abrams, où se distinguèrent particulièrement les soprano et contralto Harriett et Theodosia. Cette attribution familiale traditionnelle a été mise en doute par David Conway, qui remarque fort justement que leurs carrières ne témoignent d’aucun lien spécifique, ce qui aurait été le ca

« Mad Bess » de Purcell, un air favori de Nancy Storace

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Dans son répertoire de concert, Nancy Storace reprend régulièrement un air ( song ) de Purcell. From silent shades, «  Bess of Bedlam  » ou «  Mad Bess  » (comme l’air est régulièrement appelé dans la littérature du temps), est un air initialement publié dans le volume IV du Choice Ayres, Songs and Dialogues de Playford en 1683. Un an après la mort d’Henry Purcell, il est inclus dans le recueil Orpheus Britannicus , qui rassemble ses airs les plus réputés. Premier song composé par Purcell dans sa série d’airs de folie, il est probablement inspiré de la ballade «  Mad Tom of Bedlam  » incluse à l’époque dans plusieurs masques . Bedlam est le nom populaire du Bethlem Royal Hospital, connu également comme St Mary Bethlehem. Fondé au XIIIe siècle, cette institution était principalement financée par la bienfaisance, comme tous les hôpitaux destinés aux nécessiteux. Les changements de mode et de mouvement dans la musique traduisent de manière éloquente les séquences i

Nancy Storace, soliste et bienfaitrice de la Royal Society of Musicians

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On trouvera ICI une présentation de la Royal Society of Musicians et de ses concerts.   Annonce parue dans la presse pour The Messiah du 31mai 1787 (Source : Wikipedia ) En 1787, de retour du continent, Nancy Storace participe aux concerts annuels de la Royal Society of Musicians pour la première fois. Sa présence ne passe pas inaperçue : les critiques se déchainent contre elle, lui reprochant principalement d’avoir remplacée Elizabeth Billington (1765–1818), soprano adulée par le public. D’autres préfèrent commenter sa prestation artistique, comme Richard Edgecumbe , un aristocrate féru d’opéra qui laissa des mémoires révélatrices de sa passion musicale. Il juge que La connaissance musicale de [Storace] était à toute épreuve, et elle pouvait bien chanter dans chaque style, comme elle le prouva lors des concerts à l’abbaye de Westminster, où elle chanta avec le meilleur effet : à mon avis, elle apparut rarement plus avantageusement, car dans cet espa

Nancy Storace et la Royal Society of Musicians, hérauts de la "renaissance haendélienne"

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Nancy Storace fait partie des interprètes prestigieux qui portèrent la première vague de « renaissance » haendélienne en Angleterre… si l’on peut encore affirmer qu’il y eut oubli au XVIIIe siècle d’un compositeur adulé par le roi George III, grand amateur du «  Caro Sassone  ». Toutefois, si la musique de Haendel ne disparut jamais vraiment des programmations britanniques, il s’agit d’un effet trompeur : ne survécurent réellement que des oratorios (comme The Messiah ) et des extraits d’opéras ou d’oratorios, devenus iconiques par leur répétition dans des festivals londoniens et provinciaux. Dans la dernière partie du XVIIIe siècle, cette programmation récurrente trouve sa source principale dans le «  Grand Musical Festival  » de 1784 célébrant le compositeur. Nancy Storace n’était pas membre de la Royal Society of Musicians initiatrice de ce mouvement haendélien revivifié, car cette société d’entraide était réservée aux musiciens masculins… Toutefois, entre 1787 et 1797,