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Affichage des articles du 2017

1790 – Le coin du paparazzi : Georg Foster observe Nancy Storace

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En 1790, le scientifique et jacobin Georg Foster voyage en Angleterre. Il publie ses impressions de son séjour, observant coutumes et usages de près. Il ne manque pas de se rendre au théâtre de Drury Lane où il voit Nancy Storace chanter dans deux opéras de son frère Stephen , The Haunted Tower (1789) et No Song, No Supper (1790). En 1790, Forster entreprend un voyage qui lui fait parcourir les Pays-Bas autrichiens, la Hollande, l’Angleterre et Paris, en compagnie d’Alexander von Humboldt. Il en tirera un ouvrage, Ansichten vom Niederrhein ( Vues sur le Rhin inférieur), partiellement traduit en français sous le titre Voyage philosophique et pittoresque en Angleterre et en France, fait en 1790 . Le traducteur, Charles Pougens , a d’ailleurs ajouté quelques notes explicatives de son cru... S’il fait erreur sur la parenté entre les Storace, il témoigne également d’une profonde ignorance sur le principe même du pasticcio anglais : la plupart des opéras en langue vernac

1790 – ‘No Song, No Supper’: "Knocking at this hour of day" (Trio) [AUDIO]

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Seul opéra anglais de Stephen Storace à avoir survécu dans une partition orchestrale, l’ afterpiece (pièce ou opéra donné en seconde partie de soirée) No Song, No Supper (Pas de chanson, pas de souper) eut un succès ininterrompu durant toute la carrière de sa sœur, Nancy Storace , pour laquelle il tailla le rôle de Margaretta. Elle contribua d’ailleurs à faire de ce personnage l’un des plus marquants de son répertoire, pour le public d’alors. Sa vivacité scénique et ses talents comiques devaient beaucoup ajouter à une partition relativement simple… mais dont la simplicité même fit beaucoup pour la longévité de l’ouvrage. On trouvera une présentation générale de cet opéra dans la miscellanée ‘No Song, No Supper’, opéra de Stephen Storace (1790) et des compléments d’information ici . Synopsis général Deux marins, Frederick et Robin, font naufrage près de chez eux. Ils espèrent pouvoir revoir leurs amantes, Louisa Crop et Margaretta, et se rendent chez le fermier Crop

1790 – ‘No Song, No Supper’: "A Miser bid to have and hold me" (Margaretta) [AUDIO]

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  Livret publié à Dublin, en 1792. ( Source ) On trouvera une présentation générale de cet opéra dans la miscellanée ‘No Song, No Supper’, opéra de Stephen Storace (1790)   Synopsis Deux marins, Frederick et Robin, font naufrage près de chez eux. Ils espèrent pouvoir revoir leurs amantes, Louisa Crop et Margaretta, et se rendent chez le fermier Crop, père de Louisa. Dorothy, la seconde épouse du fermier, est éprise de l’homme de loi véreux Endless, qui a déjà contribué à séparer les amants. En l’absence de son mari, elle lui prépare un souper, consistant en un rôti et un gâteau, ce dont Margaretta (qui passe pour une chanteuse des rues) est témoin. Alors qu’Endless s’apprête à manger, Crop frappe à la porte. Endless se cache, et le souper est dissimulé. Margaretta chante une ballade, dont le premier couplet révèle la cachette du rôti, le second, celle du gâteau, et le troisième, la cachette d’Endless. Il est chassé et le couple de fermiers se réconcilie. Robin et F

2017 - Eve Ruggieri ou, De la perpétuation des idées (mozartiennes) reçues…

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Eve Ruggieri , qui fit tant pour populariser l’opéra avec son émission Musiques au cœur diffusée entre 1982 et 2009, vient de publier un Dictionnaire amoureux de Mozart chez Plon (octobre 2017). [Quelques pages en sont lisibles sur Google Livres ] Hélas, sa notice sur Nancy Storace (dont l’entrée se trouve étrangement à «  N  » et non à «  S  » !) est entachée d’erreurs multiples, lesquelles vont perpétuer les idées reçues, fantasmes divers et approximations qui font florès sur la cantatrice, sa vie et ses relations avec le compositeur… Tâchons d’en corriger certaines. Journal de Karl von Zinzenforf und Pottendorf (1739-1813) : Les appréciations du comte de Zizendorf sur Storace, citées par E. Ruggieri sont un compressé de plusieurs entrées de son journal : 22 avril, 9 mai 1783, 1 er juillet 1783. (Voir les pages 69 et 70 de Nancy Storace, Muse de Mozart et de Haydn .) Profitons-en pour rappeler que la musicologue Dorothea Link a réalisé une très p

1773 – Premiers concerts, et premiers fans pour la petite Nancy Storace

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Vers la fin août 1773, Nancy Storace , qui n’a pas encore 8 ans, se produit en concert à Southampton. S’y produit également le violoniste espagnol Nicholas Ximenez, un collègue de Stefano Storace, le père de la petite fille. De prime abord, l’expérience ne semble pas concluante, le public ne semblant tout d’abord pas au rendez-vous… En effet, quelques jours après, une lettre publiée dans un journal local affirme que : Ce qui m’a poussée à prendre la plume est le grand plaisir que j’ai eu mercredi dernier à entendre Miss Storace chanter aux Martin’s Rooms, une fillette qui n’a pas encore huit ans, et qui me semble être une fillette surprenante, probablement sans égale parmi celles de son page ; sa jolie figure (silhouette), sa voix et son goût sont admirables ; et ce qui augmente encore mon étonnement est sa manière de chanter magistrale, avec une prononciation claire et distincte : j’étais navrée de voir le peu de public présent à ce concert ; et j’ose avancer que l

Michael Kelly (1762-1826), ami et collègue de Nancy Storace

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  Portrait de Michael Kelly par Adele Romany (vers 1802-1814) (Collections du Garrick Club ) Né à Dublin le 25 décembre 1762 (ou le 12 août, comme le précisait une gravure de sa pierre tombale), le ténor Michael Kelly était le fils de Thomas Kelly , maître de cérémonie suppléant du château de Dublin et marchand de vin, et d’une ancienne Miss McCabe . Il eut treize frères et sœurs. Le mariage de ses parents avait été mouvementé : la jeune fille, catholique de bonne famille, avait été enlevée par son soupirant. Les parents finirent cependant par leur pardonner… Si l’on en croit le ténor (qui nous a laissé des mémoires très détaillées), son enfance se déroula dans un climat hospitalier et rempli de musique : son père fut probablement aussi musicien professionnel, comme en attestait des registres de compte désormais détruits (voir Highfill, etc.) Le talent du petit garçon fut développé par une série de professeurs, parmi lesquels on compte Michael Arne pour le pianof

1796 – Robert Benson, le suicidé du théâtre de Drury Lane

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Après avoir partagé la scène de nombreuses fois avec lui, Nancy Storace figura dans la soirée au bénéfice de la veuve et des enfants de Robert Benson, comédien de second plan qui se suicida en 1796. Il s’était acquis une certaine notoriété dans les théâtres londoniens pour ces emplois de personnages secondaires. Voici une biographie de ce malheureux comédien, qui se suicida à 31 ans. Robert Benson dans le rôle de Timurkan (qu’il ne joua jamais…) dans The Orphan of China , tragédie d’Arthur Murphy (1759), d’après Voltaire. Gravure de Reading, d’après Graham. (1797) Robert Benson est le fils de deux acteurs de second plan, qui ne se produisirent jamais à Londres. Né en 1765 (la même année que Nancy Storace…), il fit ses débuts scéniques en 1778, au théâtre du Haymarket, en Prince de Galles ( Richard III ). On le retrouve ensuite en page dans The Orphan of China , la même année. Il ne réapparait dans les distributions qu’en 1779, en Donalbain dans Macbeth . Il